mardi 1 mars 2011

LE MOUVEMENT DE LA NEGRITUDE

I- Qu’est ce que la négritude ?


La négritude est tout d’abord un mouvement né de la rencontre entre Aimé CESAIRE (Martiniquais), Léopold- Sédar SENGHOR (Sénégalais) et du poète guyanais Léon- Gontran DAMAS.

Toutefois, ces fondateurs n’ont pas vécu les mêmes réalités historiques. C’est qui explique les différentes significations de ce mouvement. Les antillais ont connu un double exil :en France, ils prônent le retour au pays natal, les Antilles. Aux Antilles, ils revendiquent l’Afrique comme leur pays d’origine où ils retrouvent leurs vraies sources.

Selon Léon- Gontran DAMAS, c’est « Le mouvement tendant à rattacher les noirs de nationalité et de statut français, à leur histoire, leurs traditions et aux langues exprimant leurs âmes. »

Le vocable « Négritude » est un néologisme employé pour la première fois par Aimé CESAIRE dans son « Cahier d’un retour au pays natal » paru en 1939. Une des définitions qu’il en donne c’est : « La simple reconnaissance du fait d’être noir et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture. »

Pour Léopold- Sédar SENGHOR, la négritude militante consiste à assumer un passé, à le faire renaître, à l’actualiser et à le féconder au besoin par les influences étrangers afin que les nègres apportent leur contribution à la civilisation de « l’universel ». Il ajoute « Pour moi, je visais surtout à analyser et à exalter les valeurs traditionnelles de l’Afrique noire. »


II- Les rôles de la Négritude :


- Le rôle social et politique : La négritude a été un instrument de lutte dont usait l’intellectuel auquel revient le rôle d’éclaireur et donner au peuple le sens critique et la liberté. Libérer le peuple revient à revendiquer sa liberté politique et culturelle et à faire connaître à l’occident les aspirations des peuples asservis.


- Le rôle d’outil esthétique : Pour SENGHOR, la culture noire tire sa force de sa proximité avec la nature et ses ancêtres, là ou la culture occidentale s’en est coupée, le Noir est intuitif quand l’Européen est cartésien. Senghor semble voir en la négritude une forme d’expression spécifique fondée sur le rythme et le on : « monotonie du on, c’est ce qui distingue la poésie de la prose, c’est le sceau de la négritude l’incantation qui fait accéder à la vérité des choses essentielles. » Il se résume à travers cette formule : « La négritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l’esprit de la civilisation négro- Africaine » Pour revaloriser ce patrimoine, les auteurs négro- africains sont amenés à se servir du rythme et de l’image. Elle avait un double objectifs : réhabiliter le nègre en valorisant ses cultures ancestrales et participer à l’édification de la civilisation de l’universel.


Références bibliographiques :

- Felix Nicodème Bikoi et All. « Le Français en seconde » EDICEF-1998

- Aimé CESAIRE « Cahier d’un retour au pays natal »- 1939

- Bocar BABATY « Cours de Littérature 11ème LL »- LMAHT- 2011