samedi 9 avril 2011

« La littérature négro- américaine est un cri de révolte, de haine et une soif de réconciliation »

Plan possible :

- Bref aperçu de la littérature négro- américaine. - But de la littérature négro- américaine.

La littérature négro- américaine peut trouver sa source dans la négro-renaissance ou renaissance nègre. Ce mouvement littéraire très populaire (avec des écrivains issus du peuple comme Claude McKay, Langston Hughes) se développa aux Etats Unis entre les deux guerres mondiales. La négro- renaissance réclamait pour les noirs les droits civiques comme le droit de vote, le droit à l’instruction et avait pour objectif premier la lutte raciale, la réhabilitation de l’ensemble des valeurs relatives aux Noirs (libérer et émanciper l’homme noir). Problématique : En quoi la littérature négro- américaine est- elle un cri de révolte, de haine et de soif de réconciliation ?

- Montrer en quoi la littérature négro- américaine est un cri de révolte ? -Refus de l’esclavage. -Refus de la colonisation Déjà William E.B. Du Bois dans « Ames noires » (1903) évoque le passé de souffrances des Noirs : l’esclavage ; la deshumanisation du Noir, le racisme, le désespoir et la résignation. Cependant, Du Bois était convaincu que les Noirs américains retrouveraient un jour leur dignité et leur liberté aux Etats Unis. Il leur fallait pour cela vaincre l’analphabétisme et la misère. Cf. « Texte : les Handicaps de la race ». Pour Du Bois, il était essentiel de montrer aussi bien aux Blancs qu’aux Noirs que l’image négative attachée à l’homme noir et qui faisait de lui un sous-homme, un être insouciant sans jugement était fausse. De lui on retient ce cri de cœur : « Je suis nègre et je me glorifie de ce nom. Je suis fier du sang noir qui coule dans mes veines. » A travers « Légitime Défense », les auteurs révoltés aussi bien que révolutionnaires, y dressent un sévère réquisitoire de la volonté assimilationniste et assimilatrice de certains noirs, notamment les Antillais. Son refus du capitalisme et son adhésion au marxisme constituent l’essentiel de sa démarche. - Cri de Haine : La haine vis-à-vis de l’homme blanc. Dans « Batouala, Véritable roman nègre » (1921), Réné Maran relate la vie quotidienne des Africains durant la colonisation notamment les « abus, les malversations et les atrocités qui y abondent. » Le manifeste de la Négro- renaissance exprime largement l’état d’âme du noir : « Nous, créateurs de la nouvelle nègre, nous voulons exprimer notre personnalité noire sans honte ni crainte. Si cela plait aux Blancs, nous en sommes fort heureux. Si cela ne leur plait, peu importe. Nous savons que nous sommes beaux. Et laids aussi. Le tam- tam pleure et le tam- tam rit. Si cela plait aux gens de couleur, nous en sommes fort heureux. Si cela ne leur plait pas, peu importe . C’est pour demain que nous construisons nos temples, des temples solides comme nous savons en édifier, et nous nous tenons dressés au sommet de la montagne, libres en nous- mêmes. » (Langston Hughes, article paru dans «The Nation » le 23 juin 1926). Le mouvement est résolument tourné vers l’avenir. -Soif de réconciliation : Espoir de réconciliation, d’entente et de cohésion entre deux mondes. Aussi, réconciliation des noirs avec eux- même, on cesse d’être un martiniquais, guadeloupéen, guyanais, africain, malgache mais un seul être le Noir. Une prise de conscience des intérêts communs, la revendication d’une totale liberté créatrice du nègre à travers : une réconciliation avec son passé, son histoire. Un rattachement des Noirs à leur histoire, leurs traditions, leurs langues et aussi à leurs valeurs authentiques.

La littérature négro- américaine est une littérature engagée car elle entreprend de réhabiliter les valeurs culturelles des Noirs et de revendiquer une autre place dans la société américaine que celle où ils étaient cantonnés.

Références bibliographiques :

- Felix Nicodème Bikoi et All. « Le Français en seconde » EDICEF-1998

- William E.B.Du Bois « Ames noires »- 1903

- Réné Maran « Batouala, Veritable roman nègre » 1921

- Bocar BABATY « Cours de Littérature 10ème Lettres »- LMAHT- 2011

mardi 1 mars 2011

LE MOUVEMENT DE LA NEGRITUDE

I- Qu’est ce que la négritude ?


La négritude est tout d’abord un mouvement né de la rencontre entre Aimé CESAIRE (Martiniquais), Léopold- Sédar SENGHOR (Sénégalais) et du poète guyanais Léon- Gontran DAMAS.

Toutefois, ces fondateurs n’ont pas vécu les mêmes réalités historiques. C’est qui explique les différentes significations de ce mouvement. Les antillais ont connu un double exil :en France, ils prônent le retour au pays natal, les Antilles. Aux Antilles, ils revendiquent l’Afrique comme leur pays d’origine où ils retrouvent leurs vraies sources.

Selon Léon- Gontran DAMAS, c’est « Le mouvement tendant à rattacher les noirs de nationalité et de statut français, à leur histoire, leurs traditions et aux langues exprimant leurs âmes. »

Le vocable « Négritude » est un néologisme employé pour la première fois par Aimé CESAIRE dans son « Cahier d’un retour au pays natal » paru en 1939. Une des définitions qu’il en donne c’est : « La simple reconnaissance du fait d’être noir et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture. »

Pour Léopold- Sédar SENGHOR, la négritude militante consiste à assumer un passé, à le faire renaître, à l’actualiser et à le féconder au besoin par les influences étrangers afin que les nègres apportent leur contribution à la civilisation de « l’universel ». Il ajoute « Pour moi, je visais surtout à analyser et à exalter les valeurs traditionnelles de l’Afrique noire. »


II- Les rôles de la Négritude :


- Le rôle social et politique : La négritude a été un instrument de lutte dont usait l’intellectuel auquel revient le rôle d’éclaireur et donner au peuple le sens critique et la liberté. Libérer le peuple revient à revendiquer sa liberté politique et culturelle et à faire connaître à l’occident les aspirations des peuples asservis.


- Le rôle d’outil esthétique : Pour SENGHOR, la culture noire tire sa force de sa proximité avec la nature et ses ancêtres, là ou la culture occidentale s’en est coupée, le Noir est intuitif quand l’Européen est cartésien. Senghor semble voir en la négritude une forme d’expression spécifique fondée sur le rythme et le on : « monotonie du on, c’est ce qui distingue la poésie de la prose, c’est le sceau de la négritude l’incantation qui fait accéder à la vérité des choses essentielles. » Il se résume à travers cette formule : « La négritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l’esprit de la civilisation négro- Africaine » Pour revaloriser ce patrimoine, les auteurs négro- africains sont amenés à se servir du rythme et de l’image. Elle avait un double objectifs : réhabiliter le nègre en valorisant ses cultures ancestrales et participer à l’édification de la civilisation de l’universel.


Références bibliographiques :

- Felix Nicodème Bikoi et All. « Le Français en seconde » EDICEF-1998

- Aimé CESAIRE « Cahier d’un retour au pays natal »- 1939

- Bocar BABATY « Cours de Littérature 11ème LL »- LMAHT- 2011