dimanche 13 septembre 2009

«Soundiata ou l’épopée Manding » de Djibril Tamsir Niane, PA, 1960

Présentation de l’oeuvre :
1) Aperçu de l’auteur :


Djibril Tamsir Niane (né le 9 Janvier 1932 à Conakry), est un écrivain Guinéen, auteur de plusieurs ouvrages d’histoire issus des traditions orales sur l’Afrique ancienne.Né à Conakry, en Guinée, pays qui vit naître l’empire du Mali. Etudiant en histoire à l’Université de Bordeaux (France), Djibril Tamsir Niane est titulaire d’une licence et d’un Diplôme d’étude supérieure spécialisée. Instituteur puis professeur d’histoire à l’université de Dakar, Djibril Tamsir Niane s’emploie à faire connaître l’histoire ancienne de l’Afrique à partir des récits que lui font les griots. Il est tout le contraire d’un passéiste ; s’appuyant sur les notes des administrateurs concernant les vestiges — visibles mais muets — qui parsèment le sol de l’Afrique occidentale, il cherche à les confronter aux traditions transmises dans les villages par les griots. Dans l’attente des travaux des archéologues sur les grands sites d’Aoudaghost, de Koumbi Saleh (empire du Ghana) et de Niani (empire du Mali), il recueille le geste de Soundiata Keita, fondateur de l’empire du Mali, qui est publiée en 1960 (Soundiata ou l’Épopée mandingue). Chercheur rigoureux aventuré dans les méandres de la mémoire collective, il se situe à mi-chemin des historiens classiques s’appuyant sur les textes et les vestiges matériels, et les thèses du chercheur sénégalais Cheikh Anta Diop, pour qui la réhabilitation de l’Afrique passe par la mise en évidence de l’origine noire de l’Égypte ancienne.

Collaborateur de l’historien Jean Suret-Canale, avec qui il rédige un manuel d’histoire sur les Peuples de l’Ouest africain, il publie plusieurs articles dans le bulletin de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) et des Recherches sur l’empire du Mali au Moyen Âge (1975), à destination des chercheurs, qu’il complète par une histoire du Soudan occidental au temps des grands empires (1975) destinée, elle, au grand public. Le professeur, en effet, n’oublie jamais l’ancien instituteur, alternant publications scientifiques et ouvrages de plus grande diffusion, sans jamais s’écarter du message de ces « bibliothèques vivantes » que sont encore les griots de village (Sikasso ou la dernière citadelle, 1971 ; Contes d’hier et d’aujourd’hui, 1985). Il est aussi l’auteur de pièces de théâtre.

Certains de ses écrits lui valent la prison sous le régime de Sékou Touré, puis l’oblige à l’exil au
Sénégal dans les années 1970.Djibril Tamsir Niane est professeur honorifique de l’Université Howard (Washington DC) ainsi que de l’Université de Tokyo.Il est aussi le père de la célèbre Top model Katoucha Niane, retrouvée morte dans la Seine à Paris le 28 Février 2008.

2) Analyse du roman :


Dans « Soundiata l’épopée Manding » de D.T.N. on retrouve toutes les qualités de l’épopée traditionnelle.
- Un fait historique réel : le règne de Soundjata au 12 siècle.
- L’amplification que lui fait subir la légende par le grossissement des qualités du héros : bravoure, courage, force, clairvoyance, l’intelligence…
- L’intervention du merveilleux : sorcier, dieux, totems, interdits

3) L’image du griot dans »Soundjata » :
Trois griots apparaissent dans l’œuvre.
- Le premier griot est Djéli Mamadou Kouyaté. C’est lui qui raconte à Djibril Tamsir Niane toute l’histoire.
- Le second griot présent est Gnankouman Doua. Il est le griot de Naré Maghan, le père de Soundjata. Il joue auprès de lui un rôle de conseillé et de diplomate.
- Le troisième griot s’appelle Balla Fasseké. Fils de Gnankouma Doua, il est le griot attitré de Soundjata, virtuose du Balafon et de la Kora, il a des dons exceptionnels pour la musique. Aux cotés de Soundjata, il va jouer un rôle capital dans l’avènement au pouvoir de son maître. Il le suivra dans son exil ; il sera celui qui l’encourageait pendant les guerres et aussi l’homme qui saura le galvaniser pendant ses moments de doute.



ETUDE DE TEXTE : La parole du griot Mamadou Kouyaté

Je suis griot. C’est moi Djeli Mamadou Kouyatè, fils de Bintou Kouyaté et de Djeli Kedian Kouyatè, maître dans l’art de parler. Depuis des temps immémoriaux les Kouyatè sont au service des princes Keita du Manding : nous sommes les sacs à parole, nous sommes les sacs qui renferment des secrets plusieurs fois séculaires. L’Art de parler n’a pas de secret pour nous ; sans nous les noms des rois tomberaient dans l’oubli, nous sommes la mémoire des hommes ; par la parole nous donnons vie aux faits et gestes des rois devant les jeunes générations.

Je tiens ma science de mon père Djéli Kedian qui la tient aussi de son père. L’Histoire n’a pas de mystère pour nous ; nous nous enseignons au vulgaire ce que nous voulons bien lui enseigner, c’est nous qui détenons les clefs des douze portes du Manding.

Je connais la liste de tous les souverains qui se sont succédés au trône du Manding. Je sais comment les hommes noirs se sont divisés en tribus, car mon père m’a légué tout son savoir: je sais pourquoi tel s’appelle Camara, tel Kéita, tel autre Sidibé ou Traoré ; tout nom a un sens, une signification secrète. J’ai enseigné à des rois l’Histoire de leurs ancêtres afin que la vie des Anciens leur serve d’exemple, car le monde est vieux, mais l’avenir sort du passé.

Ma parole est pure et dépouillée de tout mensonge ; c’est la parole de mon père ; c’est la parole du père de mon père. Je vous dirai la parole de mon père telle que je l’ai reçue ; les griots de roi ignorent le mensonge. Quand une querelle éclate entre tribus, c’est nous qui tranchons le différend car nous sommes les dépositaires des serments que les Ancêtres ont prêtés.

Ecoutez ma parole, vous qui voulez savoir ; par ma bouche vous apprendrez l’Histoire du Manding. Par ma parole vous saurez l’Histoire de l’ancêtre du grand Manding ; l’Histoire de celui qui, par ses exploits surpassa Djoul Kara NaÏni ; celui qui, depuis l’Est, rayonna sur tous les pays d’Occident.

Ecoutez l’histoire du fils du Buffle, du fils du lion ; je vais vous parler de Maghan Soundjata, de Mari- Djata, de Sogolon Djata, de Naré Maghan Djata, l’homme aux noms multiples contre qui les sortilèges n’ont rien pu.

Djibril Tamsir Niane, ‘’Soundjata ou l'épopée Mandingue’’, Présence Africaine, Paris 1960
Questions de compréhension:


1. Comment se transmettent les connaissances chez les griots ?
2. Ce mode de transmission est-il vraiment une science ? et pourquoi ?
3. Quelle est l’utilité du griot dans la société traditionnelle ?
4. Si on vous demandait de comparer les griots traditionnels et ceux d’aujourd’hui ?
NB : D’autres questions apparaîtront tout au long de l’explication du texte.

I- Situation du texte :

Ce texte est un extrait du roman historique « Soundjata » de Djibril Tamsir Niane publié en 1960naux éditions « Présence Africaine ».
Le roman transcrit la vie du fondateur de l’empire du Mali.
Le cadre historique est l’Afrique occidentale traditionnelle au temps des empires où tout savoir était oral.
Le cadre géographique est le manding. Cet espace est actuellement compris entre la boucle du fouta diallon (République de Guinée) et la zone de Kangaba (République du Mali).

II- Les Hypothèses de lecture :
Présentation du griot
La science du griot (source du savoir)
Activité du griot- rôle et fonction de celui-ci en milieu traditionnel.
Invitation- appel du griot

III- Etude détaillée :


- Présentation du griot :
Le griot se présente en donnant son identité « Je suis griot… » . Le griot souligne également son rapport avec le prince Keita du manding « …Les Kouyaté sont au service des princes Keita du manding ». Il fait remarquer que la parole appartient au griot «… sacs à parole… »…


-La science du griot- connaissance du griot
La connaissance du griot n’est pas un fait de hasard « c’est un héritage culturel ». Il tient sa science de son père, celui- ci aussi le tient de son père donc une transmission de père en fils et de génération en génération. Il apparaît comme un historien, un éducateur, un généalogiste et un détenteur de secrets parfois millénaires. La science du griot se prend sa source dans le passé « car le monde est vieux, mais l’avenir sort du passé ».


L’activité du griot- rôle et fonction sociale (importance)
Le griot se fait remarque par son importance, le rôle qu’il joue dans la société traditionnelle africaine. Le griot joue le rôle de médiateur « Quand une querelle éclate entre tribus, c’est nous qui tranchons le différend » car ils sont « les dépositaires des serments que les Ancêtres ont prêtés ».
Ainsi, l faut retenir de lui, un éducateur du prince, un communicateur, un médiateur qui sait éteindre le feu, un musicien et un historien de tout le temps « J’ai enseigné à des rois, l’histoire de leurs ancêtres afin que la vie des Anciens leur serve d’exemple... »


- Appel du griot :
Le texte se termine par une invitation à l’endroit des autres désireux d’entendre, d’écouter et revivre l’histoire de Soundjata. Le griot est un magicien du verbe. U n organisateur qui fait enthousiasmer par les mots.

IV- Conclusion
Ce texte résume toute l’importance et le rôle du griot dans les sociétés traditionnelles africaines. Le griot est le dépositaire de la tradition. Et malgré, les changements occasionnés par la modernisation et la propagation des moyens de communication, le griot représente une personnalité importante qui sauvegarde les valeurs traditionnelles.

vendredi 10 avril 2009

LA NEGRO RENAISSANCE AMERICAINE

L’une des conséquences immédiates de la publication de « Ames Noires » de W E B DUBOIS a été la naissance à Harlem, d’un vaste mouvement social et culturel dans tous les domaines : littérature, théâtre, musique danse etc.
De nombreux jeunes noirs sont ainsi convaincus qu’ils appartiennent à une race qui a ses qualités et ses défauts –comme les autres- et qu’ils sont des êtres humains à part entière.
Sur le plan littéraire, de jeunes intellectuels noirs forment un groupe dénommé Renaissance Nègre ou Renaissance Américaine. Les plus connus sont Claude Mac Kay, Countee Cullen et Langston Hughes.
La Negro Renaissance réclamait pour les noirs les droits civiques comme le droit de vote, le droit à l’instruction etc. et avait pour objectif premiers la lutte contre :
- La discrimination (le racisme, la marginalisation des Noirs, l’aliénation.)
- La revendication de tous les droits particuliers accordés à tout américain de naissance.
- La réhabilitation de l’ensemble des valeurs relatives aux Noirs.
Le manifeste de la Negro Renaissance témoigne que le mouvement est résolument tourné vers l’avenir.
« Nous, créateurs de la nouvelle génération nègre, nous voulons exprimer notre personnalité noire sans honte ni crainte. Si cela plait aux Blancs, nous en sommes fort heureux. Si cela ne leur plait pas, peu importe. Nous savons que nous sommes beaux. Et laids aussi. Le tam tam pleure et le tam tam rit. Si cela plait aux gens de couleur, nous en sommes fort heureux. Si cela ne leur plait pas peu importe. C’est pour demain que nous construisons nos temples, des temples solides comme nous savons en édifier, et nous nous tenons dressés au sommet de la montagne, libres en nous même. »

mercredi 1 avril 2009

Fiche Technique : « Les Handicaps de la race » William Edward Burghardt Du Bois, 1903

ETUDE DE TEXTE : LES HANDICAPS DE LA RACE

Etre pauvre est dur. Mais être pauvre dans un pays de dollars est vraiment le tréfonds de la dureté. Il ressentit le poids de son ignorance non seulement des lettres, mais aussi de la vie, du travail, des humains.

La nonchalance et la maladresse accumulées au cours des décades et des siècles liaient ses mains. Mais son fardeau n’était pas que de pauvreté et d’ignorance. Le sceau rouge de la bâtardise, que deux siècles de souillures légales et systématiques de la femme noire a imprimé sur la race, sous-entend non seulement la perte de l’ancienne chasteté africaine, mais aussi le poids héréditaire d’une masse corruptrice L’adultère blanc menace presque d’oblitération les foyers noirs.
Un peuple aussi défavorisé ne devrait pas se voir proposer de concourir avec le monde. Au contraire, il faudrait presque lui demander - et lui donner la possibilité – de régler d’abord ses propres problèmes. Mais hélas ! Tandis que les sociologues dénombrent joyeusement ses bâtards et ses prostituées, l’âme même de l’homme noir s’est assombrie par un vaste désespoir. Les hommes nomment cette ombre préjugé, et doctement l’expliquent comme la défense naturelle de la nature contre le barbarisme, de la science contre le l’ignorance, de la pureté contre le crime, des races « supérieures » contre les races « inférieures ».En réponse, les noirs disent « Amen !», et pleurent .Car cet étrange préjugé se présente comme un juste hommage à la civilisation, à la culture, à l’honnêteté et au progrès. Le noir s’incline humblement, obéit et se résigne.

Bien avant toute chose se dresse le désespoir maladif qui doit désarmer et décourager toutes les nations de vouloir sauver le peuple noir. Puis viennent l’irrespect et la moquerie, l’humiliation ridicule et systématique, la déformation des faits et l’exubérante licence de fantaisie, la cynique volonté d’ignorer le meilleur et l’accueil impétueux du pire. C’est alors qu’apparaît le très répandu désir d’inculquer le dédain pour toute chose noire, de TOUSSAINT jusqu’au démon.

Un aussi grand préjugé ne pouvait supporter qu’une interrogation de soi-même, une dépréciation de soi; la répression et l’atmosphère de haine et de mépris ne pouvaient mener qu’à la disparition, à l’anéantissement de tout idéal.

Portés par quatre vents, nous parviennent murmures et présages :

« Regardez ! Nous sommes affaiblis et mourants », crient les gens noirs. « Nous savons écrire, et nos votes sont vains ! Pourquoi apprendre si toujours nous devons faire la cuisine et servir ? »

Et la nation répète et renforce cette autocritique :

« Soyez heureux de pouvoir servir. Ne demandez rien de plus. Quels besoins de cultures pour des demi-hommes ? »

Les votes des Noirs ne comptent point car la force et la fraude priment. Et l’on entrevoit le suicide d’une race.
W.E.B Du BOIS, « Ames Noires »,1903

Questions de Compréhension :

- L’auteur parle des handicaps de la race noire. Enumérez tout ce qui empêchait les noirs américains à avoir une vie normale (Les difficultés).
- Comment les Noirs sont-ils arrivés en Amérique ?
- Comment les Noirs étaient-ils perçus à cette époque ?
- Qu’est ce qui faisait que les Noirs ne pouvaient pas se révolter ?
- Quel est l’intérêt de ce texte ?

I- Aperçu sur l’auteur :

Né en 1868, William E.B. Du BOIS passe sa licence en philosophie. Cela était un événement extraordinaire à l’époque car les Noirs américains ne pouvaient pas librement s’instruire. Les Blancs voulaient les maintenir dans l’ignorance pour mieux les exploiter.
En 1903, il publie un livre intitulé « Ames noires » où il évoque le passé de souffrances des Noirs : l’esclavage, la déshumanisation du Noir, le racisme, le désespoir et la résignation. Cependant Dubois était convaincu que les Noirs américains retrouveraient un jour leur dignité et leur liberté aux Etats-Unis. Il leur fallait pour cela vaincre l’analphabétisme et la misère
Pour Du Bois, il était essentiel de montrer aussi bien au Blancs qu’aux Noirs que l’image négative attachée à l’homme Noir et qui faisait de lui un Sous-homme, un insouciant sans jugement, que cette image était fausse. De lui on retient ce cri de cœur : « Je suis nègre et je me glorifie de ce nom. Je suis fier du sang noir qui coule dans mes veines ».


II- Etude de texte : « Les Handicaps de la race » William E. B. Du Bois, 1903

A- Situation du texte :

Ce texte retrace (montre) les handicaps, les difficultés de la race noire : pauvreté, misère, absence de droit, chômage, ignorance, racisme…

B- Commentaire/ Synthèse :

- Les handicaps de la race : absence d’idéaux, de lutte et de révolte.


- Les préjugés raciaux :
Le monde Blanc caractérisé par : / Le monde Noir caractérisé par :
Nature / Barbarisme
Science / Ignorance
Pureté / Crime
Races « supérieures » / Races « Inférieures »

- La résignation : qui se manifeste par l’acceptation du fait accomplit. Le fatalisme et l’absence d’idéal.

D- Conclusion :

Dubois, dans ce texte dresse un inventaire des préjugés raciaux mais aussi les différents problèmes que les Noirs rencontrent en Amérique. Le plus douloureux problème reste pour Du Bois la passivité des Noirs, leurs résignations qui ferment la porte de la révolte, du changement définitif. C’est une invitation à la lutte pour la liberté et l’émancipation de la race noire.

jeudi 12 février 2009

GENESE ET EVOLUTION DE LA LITTERATURE NEGRO-AFRICAINE ECRITE

Pour mieux comprendre les conditions de naissance de la littérature negro- africaine, il nous paru nécessaire dans un premier temps de savoir ce que c'est réellement cette littérature, ensuite pour quoi cette spécificité"Littérature Négro-Africaine ecrite"et en dernier lieu comment est ce qu'elle est née?

I- QU’EST-CE QUE LA LITTÉRATURE NEGRO AFRICAINE ÉCRITE ?

D’une façon générale, l’Afrique noire a développé une civilisation de l’oralité c'est-à-dire l’utilisation de la parole comme moyen d’expression, mais aussi de conservation et de transmission des faits historiques, sociaux et culturels. Cela ne signifie pas que les noirs n’ont jamais l’écriture. Si nous remontons plus loin dans l’histoire, comme l’a fait le Savant sénégalais Cheick Anta Diop, on peut affirmer que se sont les noirs qui ont inventé l’écriture. En effet, les premiers Egyptiens qui étaient des noirs utilisaient les hiéroglyphes. Ainsi, l’histoire égyptienne vielle de plus de 7000a ans nous est parvenu sans grande difficulté. Pour répondre aux nombreux préjugés selon lesquels le Noir est un être inférieur, sauvage, des voix s’élèvent ça et là, en des périodes différentes contre la haine nourrie par l’occident à l’égard de la race noire depuis la découverte de l’Amérique (1492 par Christoph Colomb).

Les réactions écrites des noirs sont désignes par Littérature négro- Africaine écrite. L’expression spécifiant « Littérature négro- Africaine » est importante. Toutes les œuvres produites par des Noirs Africains ou d’origine Africaine (comme les Noirs d’Amérique ou d’Antilles) à partir de la moitie du XIX siècle sont éléments de la littérature Negro- Africaine. Elle concerne donc les Africains à la peau noire puisqu’ils ont tous une histoire commune, tous ont été colonisés, de même tous ont lutté pour accéder à l’indépendance même si des grandes différences existent sur le plan linguistique, culturel ou civilisationnel.

II- COMMENT EST NÉE LA LITTÉRATURE NEGRO- AFRICAINE :

Une véritable littérature négro- Africaine commence à naître dans les années 1930. C’est en effet la période qui a vu des jeunes étudiants noirs africains ou d’origine africaine aller continuer soit leurs études , soit leur formation dans les grandes capitales comme Paris, Londres, Lisbonne. Ainsi, à travers roman, poésie, ou théâtre, ils véhiculent leurs idéaux.

D’une part les anglophones dont Richard Wright et d’autres parts les francophones, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon Gontran Damas, Jacques Rabemananjara lanceront des mouvements de dimensions internationales. C’est surtout aux Etats-Unis qu’ont vu le jour les premiers mouvements de contestation. Les Noirs des Ghettos notamment Harlem (New York) lancent la Négro- renaissance qui devint aussitôt l’expression des exploits et des souhaits de la race noire. Son excentrisme, sa lucidité et la virulence de ses propos sont remarquables dans la musique, la danse, le roman, la poésie, le jazz, les blues en sont les exemples. Les Négresses travaillent sans répit dans les champs de canne à sucre, de coton et de café.

Grâce a cet état de fait, W.E.B.DUBOIS
1 (1868-1963) publia en 1903 un livre intitulé « Ames Noires » ou il évoque le passé de souffrances : l’esclavage, la déshumanisation du Noir, le racisme, le désespoir et la résignation. Quelques années après les nègres ont pris conscience ainsi que le voulait DUBOIS : Je suis nègre et je me glorifie de ce nom, je suis fier du sang noir qui coule dans mes veines »
Partout des voix s’élèvent et s’insurgent contre la discrimination, la ségrégation raciale, l’analphabétisme et la dépersonnalisation du Noir.
Très vite les Noirs américains vont faire de Ames noires une sorte de Bible. Dubois devient célèbre même si des millions de Noirs analphabètes ne peuvent pas lire son livre. Apres lui, d’autres jeunes vont continuer la lutte pour l’émancipation au Etats Unis

11 Né en 1868, William Edouart Burghard Dubois passe sa licence de Philosophe. Cela était un événement extraordinaire à l’époque car les Noirs Américains ne pouvaient pas librement s’instruire. Les blancs voulaient les maintenir dans l’ignorance pour mieux les exploiter.

mardi 13 janvier 2009

INTRODUCTION GENERALE À L’ETUDE DE LA LITTERATURE

De son étymologie latine « littera » qui signifie lettre, le terme littérature en vint à signaler l’érudition, la culture des gens lettrés « d’un bel esprit et d’une agréable littérature ».

Au début du 19e siècle le terme fut considéré sous un jour nouveau par Mme de STAEL dans son ouvrage ‘’De la littérature dans ses rapports avec les institutions sociales’’ (1800). Dès lors la littérature ne caractérisait plus une somme de textes, fussent-ils savants, mais la production de leurs auteurs et par là même l’activité créatrice proprement dite. Elle ne cessa de s’affirmer au 19e et 20e siècles et trouva sa consécration avec l’émergence des sciences du langage.

CHATEAUBRIAND écrit dans ‘’Les Mémoires d’outre tombe’’ : « La littérature qu’exprime l’ère nouvelle n’a régné que quarante ou cinquante ans après le temps dont elle était idiome. Pendant ce demi siècle, elle n’était employée que par l’opposition. C’est Mme de STAEL, c’est Benjamin CONSTANT (…), c’est moi enfin qui les premiers avons parlé cette langue».

Le terme littérature ne se plie pas à une définition claire et immuable, ainsi LAROUSSE définit le mot : « Ensemble des œuvres écrites dans la mesure où elles portent la marge d’un souci esthétique ». Cette définition est péremptoire et restrictive du fait qu’elle exclue la production des sociétés n’ayant pas vite découvert l’écriture.
Par littérature, il faut entendre : « ensemble des œuvres écrites ou orales composées dans un souci esthétique et qui permettent d’établir un rapport entre une communauté (ou une société) et sa culture, sa civilisation ».

Si nous admettons qu’une littérature, quelle qu’elle soit, est toujours la manifestation d’une culture, nous admettons aussi qu’il existe diverses sortes de littérature : traditionnelle, moderne écrite, engagée…

Les éléments constitutifs de la littérature sont appelés « genres littéraires » c'est-à-dire un ensemble de textes soumis à des règles communes.
Deux grands domaines se partagent la littérature : le domaine oral et le domaine écrit

I - LA LITTERATURE ORALE.

Chez les peuples noirs, la transmission du message de génération en génération se fait suivant des règles esthétiques et selon des compositions qui lui confert un caractère littéraire. La pensée occidentale associe volontiers littérature et écriture. Dès lors on est tenté par ces questions :
Comment imaginer que des peuples ignorant l’écriture puissent connaître la littérature ?
Comment croire qu’il existe des œuvres littéraires et pas de livres ?
C’est ce qui explique la difficulté avec laquelle on a admis les expressions « Littérature orale ».
Cette littérature orale africaine est bien organisée et la diversité de ses thèmes et la variété de ses formes témoignent bien de sa vitalité.
Les principaux genres de la littérature orale sont :
1-La légende.
Elle a pour base un fait historique, marqué par la présence d’êtres surnaturels, plus ou moins déformé par l’imagination et les erreurs de transmission. C’est un récit à caractère merveilleux qui retrace l’évolution de la communauté.
Ex : La légende du ouagadou bida
2- Le mythe.
Est un récit inventé pour essayer de répondre aux grandes questions qui n’ont généralement pas de réponse : l’origine de la vie et de la mort, du mal et du bien etc.…
Le mythe a pour but d’établir des règles de morale que nul ne peut et ne doit transgresser. C’est le dogme de la religion traditionnelle mais un dogme intégré à la vie du groupe.
3-L’épopée.
C’est à la fois un poème et un récit qui chante la gloire d’un héros hors du commun. Même si les événements sont amplifiés, ils font référence à un contexte historique réel.
Le héros de l’épopée se distingue par des qualités extraordinaires (courage, dignité, bonté).
Ex : L’épopée de Soundiata.
Il y a diverses sortes d’épopée :
- L’épopée des familles qui relate l’histoire de certaines familles.
- L’épopée cynégétique, c’est un long chant qui vante les exploits de chasse d’un homme. C’est le fond de la musique des chasseurs communément appelée « donso foli ».
4- Le proverbe :
C’est une sorte de citation (dont l’auteur est assez souvent inconnu) qui renferme une vérité admise par la majorité et qui se rapporte à une situation précise. C’est une façon de dire beaucoup de choses en un peu de mots. En faisant réfléchir, le proverbe agrémente le discours et fournit un conseil.
Ex : Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle s’écrase.

5-La devinette : Souvent appelée énigme, est un jeu dont le but est d’entraîner la mémoire et développer l’intelligence.
6- Le conte : Récit imaginaire dont le but est de distraire, le conte est un moyen d’instruction où l’on prête des rôles aux animaux et choses. L’objectif est de permettre aux humains de découvrir leurs tares. Il se caractérise par le merveilleux et toutes les sociétés en produisent. C’est un genre universel ; une narration au passé introduite par les formules :
-Il y a longtemps ;
-Il était une fois etc.
L’imaginaire et l’invraisemblance sont les caractéristiques du conte.

II- LA LITTERATURE ECRITE :

Elle est née avec l’apparition de l’écriture et le désir de l’homme de conserver et de communiquer sa culture. La littérature écrite est apparue en Afrique avec la colonisation.
Elle comprend quatre (4) genres :
1- Le roman :
Le roman est un récit d’événements généralement fictifs et en proses. Il met en lumière des personnages et est divisé en parties et en chapitres. Le but du roman est de refléter et de critiquer une société.
2- Le théâtre :
Il apparaît comme un spectacle représenté sur scène par des acteurs vivants devant une assemblée de spectateurs qui y participent pour son éducation et sa joie.
Le théâtre est soit comique, tragique ou dramatique
3- La poésie :
La poésie est un genre qui permet à travers des artifices et la beauté du langage de restaurer l’harmonie du monde. C’est une façon de démontrer et de faire apparaître les sentiments.
4- L’essai :
L’essai est un genre littéraire qui analyse et étudie les autres genres de la littérature orale et de la littérature écrite. Son but est de montrer les forces et les limites de la création littéraire.

III- OBJET ET UTILITE DE LA LITTERATURE


La littérature a pour objectif premier la sensibilisation et l’éducation des hommes en vue de permettre aux éléments de chaque société de vivre harmonieusement.
Mais la littérature doit aussi distraire et amuser les hommes.
Avec les problèmes naissants, la littérature est devenue revendicative, lutte contre les injustices en vue d’accéder et d’obtenir la liberté de l’homme : on parle de littérature engagée.
Cet engagement est une théorie littéraire dans laquelle l’écrivain tente d’expliquer et d’améliorer les conditions de vie ; et pour les premiers auteurs noirs, un souci de préserver l’identité culturelle de leurs pays et de dénoncer les effets dévastateurs de la colonisation sur les civilisations africaines.

En définitive, quoique l’occident n’admet de littérature qu’écrite, l’Afrique a toujours connu une littérature racontée puisqu’elle est développée et transmise sous la forme orale : c’est la tradition orale.

LA TRADITION ORALE :

I- Qu’est ce que la Tradition Orale :

Il n’y a pas de peuple sans culture mais chaque peuple dispose de moyens divers pour conserver vulgariser et transmettre cette culture qui est un ensemble de manières de penser, de parler et d’agir.
L’Occident a répandu le préjugé que l’Afrique n’avait pas de littérature pas moins qu’elle n’avait de culture parce qu’elle a longtemps ignoré l’écriture.

En Afrique, la transmission de la tradition est l'affaire de tout le monde, surtout si elle doit se répercuter sur l'éducation des enfants. C'est ainsi que la famille proche est impliquée dans le processus de transfert des connaissances au même titre que les griots, vrais professionnels de la parole, mais aussi les conteurs, les chanteurs ou encore les écrivains africains qui, un peu plus tard, se sont efforcés d'intégrer la tradition dans leurs oeuvres.
La tradition orale est l’ensemble des pratiques culturelles d’une communauté ou société transmises de génération en génération. Selon Joseph K. ZERBO, la tradition orale est « L’ensemble de tous les styles de témoignages transmis verbalement par un peule sur son passé ».
La tradition orale désigne l’utilisation habituelle de la parole (l’oralité) pour transmettre les faits culturels et de civilisation. Cette tradition est généralement par les personnes âgées. C’est pourquoi Amadou Hampaté Bâ (1901-1991) a pu dire : « En Afrique, chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ».

II- Signification et Originalité de la Parole dans la société africaine :

En l’absence de l’écriture, la Parole est essentielle dans les sociétés africaines. Pour communiquer naturellement mais aussi pour conserver la mémoire des hommes. L’utilisation exclusive de la parole dans la transmission des connaissances, donc de la tradition, a donné à celle-ci une signification particulière.

Hampaté BA disait que : « La parole est image de l’homme ». Cela signifie que la parole a une grande importance. C’est pourquoi les Bambara disent : [kuma be maa dù] (la parole engloutit l’homme) ; elle ne se dit pas fortuitement, n’importe où, n’importe quand, n’importe comment, par n’importe qui à n’importe qui.

Les sociétés africaines sont généralement dominées par la magie, où les vivants, les morts et les choses se parlent et s’influencent. Tout est parole « tout a un sens » comme l’a écrit Djibril Tamsir Niane dans Soundjata ou l’ Epopée mandingue. Tout parle. Et Birago Diop a pu écrire :
"Ecoute plus souvent les choses que les êtres
La voix du feu s’entend
Entends la voix de l’eau".

III- Les Fonctions de la Parole :

- Fonction didactique :
Apres sa fonction première de communication, la parole est destiné à instruire, à enseigner les connaissances indispensables à la vie. On appelle cette fonction la fonction didactique.
- La fonction magique :
Les sociétés africaines donnent à la parole des pouvoirs magiques. La parole étant un don de Dieu à l’homme, celui-ci peut s’en servir pour changer l’ordre des choses : par exemple le féticheur, le marabout
C’est la partie sécrète de la parole. Elle sert à pénétrer le monde invisible et à protéger des forces maléfiques. Elle se manifeste lors des occasions telles : la chasse, les funérailles la circoncision, l’initiation et autres rites sacrées. Plus souvent il s’agit de formules connues de quelques initiés. La parole, comme produit social, est considérée du point de vue religieux comme un don de Dieu. La société africaine confie à des personnes la conservation et la transmission de la parole : le griot. Il forme avec les hommes de caste une sorte de musée de la parole ; on les appelle « dépositaires de la tradition orale ».

En admettant avec Amadou Hampaté BA que : « La tradition orale est un musée verbal et un moyen d’évaluation qui rattache l’homme africain de son passé tout en lui permettant de construire son avenir », l’Afrique délègue le pouvoir et savoir de la parole aux griots, aux personnes âgées, aux forgeron etc… Ils sont appelés « maîtres de la parole » ou « mémoire collective ».
Ex : Gnankouma Doua griot de Naré Maghan ; Balla Fassaké griot de Soundiata.
Les vieilles personnes sont, à coté des griots, une source de connaissance de la tradition orale.

IV- Les Dépositaires de la Tradition Orale :

Il est important de découvrir le trésor contenu dans la littérature orale, de l’adapter à nos réalités et surtout de la transmettre à la postérité. Les griots, les personnes âgées et les hommes de caste véhiculent une littérature dite traditionnelle.

a- Le Griot :
Le griot a de tout temps été considéré comme le détenteur de la parole, par conséquent la mémoire sociale du groupe. Il retient les faits et les événements importants de son temps mais aussi des temps passés, que ses pères lui ont confiés pour qu'il les restitue aux générations futures. C'est ainsi que, véritable professionnel de la parole, le griot veille à leur bonne transmission. On fait appel à lui lors des événements importants pendant lesquels il ne se fait pas prier pour reconstituer la généalogie d'une famille donnée au son de la kora ou d'un autre instrument de musique selon le type de société. Périodiquement, de grandes réunions à caractère ésotérique rassemblent les griots initiés pour des récapitulations de l'histoire des peuples. Lors de ces cérémonies, les plus jeunes d'entre eux acquièrent de nouvelles connaissances. Les aînés leur présentent des sites sacrés, tombes ou anciens autels, leur apprennent les systèmes de décompte du temps pour chaque ethnie et les formes anciennes des langues qui permettent aux chefs des sous-groupes de se comprendre.

b- Les vieux ou personnes âgées :

C'est à eux qu'incombe le plus la transmission de la tradition aux enfants en fonction de la sagesse procurée par l'âge mais aussi de leur disponibilité. Ils apparaissent partout comme des agents éducatifs importants dans les domaines qui n'ont pas directement trait à la productivité, et en particulier dans l'enseignement oral. Leur rôle n'est nullement négligeable sur le plan de l'intégration sociale proprement dite. Ils servent de trait d'union entre le passé et le présent. C'est souvent chez eux que va habiter le petit enfant après le sevrage ou quand, à 4 ans, il commence à voir les choses et à se poser des questions

V- Les genres de la littérature traditionnelle :

C’est à travers contes, proverbes, mythes et légendes que l’Afrique à élaboré et transmis le droit coutumier, la philosophie, la médecine traditionnelle, les sciences ésotériques le commerce etc…C’est sont des manifestations de la parole si bien que Hampaté BA écrit : « Je suis un diplômé de la grande université de la parole enseignée à l’ombre des baobabs ».
Chaque littérature comprend une partie une partie écrite et une partie orale. Les genres de la littérature traditionnelle ou « genres de l’oralité » sont : l’épopée, le conte, la légende, le mythe, les proverbes, les devinettes et les maximes. Chaque genre a ses caractéristiques.

L’ETUDE DU CONTE

Produit de la littérature orale traditionnelle, le conte est un genre populaire et universel, en raison de sa faciliter à véhiculer ou transmettre un enseignement moral.

I- Qu’est ce que le conte ?

•Le conte est un récit qui relate souvent une longue série d’aventures, de voyages, d’épreuves affrontées par un héros dans un but bien précis.
•Souvent populaire, le conte a généralement pour but de nous divertir et de nous enchanter par le mystère et le merveilleux.
•Le conte ne se “prend pas au sérieux”; il plaisante souvent, caricature des personnages nombreux, qu’on reconnaît facilement pour bons ou méchants.
•De nombreux faits sont inexplicables et l’on n’a nulle envie de les expliquer.
•Le cadre, époque et lieu, est souvent imprécis ou irréel.
•Le conte nous fait quitter la réalité tout en nous donnant l’envie de croire à l’invraisemblable.
Le conte est généralement un récit de fictions assez court dont le but est de distraire et qui relate les faits, les gestes, les aventures vécues par une personne. C’est une sorte de mise en scène de la vie sociale où les animaux remplacent les hommes. Même si les contes ne sont pas toujours les mêmes dans toutes les sociétés, ils ont les mêmes caractéristiques.

II- Les caractéristiques du conte :

- La narration au passé : beaucoup de conte commence par »Il était une fois », »Il y’a très longtemps de cela », »Jadis » etc. Cela traduit la distance qui sépare l’univers du conte et le monde réel.
- L’imaginaire : l’invraisemblable domine tous les contes : les objets ou les animaux sont doués de pouvoirs, les petits arrivent à vaincre les grands. Les longues distances sont franchies en un clin d’œil.
- L’enseignement des vertus cardinales et des valeurs sociales : comme tout autre forme de littérature orale traditionnelle, le conte africain reflète l’image de la société ou il est né. C’est pourquoi les thèmes sont relatifs à la mort, à la maladie, aux qualités et aux défauts.

III- Les fonctions du conte :

Le conte s’apparente au mythe et ont une fonction initiatique, puisque le conte est réservé aux membres d’une communauté, son rôle social est de cimenter les liens existant entre les individus. Les défauts tels l’avarice, l’égoïsme, la gourmandise, le vol, l’injustice, le mensonge sont sévèrement stigmatisés.
Les contes rythment la vie sociale : on se réunit pour entendre ces récits imaginaires lors des fêtes, en période de récolte, lors de la célébration d’une naissance. Ils permettent à une communauté de manifester son unité et son identité culturelle. Enfin, ils jouent un rôle dans l’éducation des enfants qui prennent ainsi connaissance des règles de la communauté (le bien et le mal, le permis et l’interdit) en découvrant les contes propres aux groupes auxquels ils appartiennent.
Le conte est associé aux loisirs d'une société (en général traditionnelle): c'est un divertissement. Le récit se déroule soit dans l’environnement quotidien, soit dans les lieux totalement imaginaires et féerique.

Particularités des contes africains :
Les contes africains présentent plusieurs particularités : ils sont dits seulement la nuit ; ils comprennent généralement des chants, des refrains, des formules que l’auditoire reprend en chœur avec le conteur.